mardi 27 août 2013

Une nouvelle vie plus autonome

Une nouvelle vie plus autonome

Qui n’a pas un jour pensé à ce mode de vie si différent de ce que l’on connait ? Inutile de se jeter à corps perdu dans l’inconnu, vous ne pourriez que le regretter amèrement. Se lancer dans une initiative plus autonome et responsable demande avant tout d’y avoir réfléchi, de bien pesé le pour et contre. Il faut bien sur être curieux, un brin aventurier, être autonome et créatif. Cela demande d’être bricoleur, autodidacte, d’accepter de gérer au quotidien des tâches de jardinage ou d’élevage parfois pénibles.  Mieux vaut se poser les bonnes questions : suis-je prêt à changer de vie maintenant ? Quelles connaissances et  qualités pourront me servir dans mon expérience ? Suis-je prêt à faire face à l’inconnu ? Suis-je prêt à simplifier ma vie ?

x1pnwjjkhj3oyeqsmec83lb5eatozbsnhpxl9nzwidignm2do2-copie-1Et soyons honnêtes, s’il est possible de faire soi-même beaucoup plus de choses que nous le faisons tous actuellement, est-il vraiment possible de tout faire ? N’est-il pas plus intéressant de mettre en commun des savoir-faire dont certains sont complexes à acquérir. Chaque jour d’une vie plus autonome comporte déjà un bon nombre d’activités : nourrir et entretenir les animaux tout au long de l’année, s’occuper du jardin, préparer les conserves, le bois pour l’hiver, entretenir les lieux et les bâtiments… Alors en plus du savoir-faire, il va falloir de très longues journées et beaucoup de courage pour fabriquer ses outils, se vêtir (du filage au tissage), créer des vanneries, se chausser, gérer une pharmacie et bien d’autres activités complexes et gourmandes en temps. Inutile donc de chercher à tout faire, un réseau social est juste… nécessaire.

Qui dit échange dit argent, me direz-vous. Certes, une partie des échanges peut se faire sous forme de troc. Une autre avec la monnaie. L’argent n’est à la base qu’un outil comme un autre, une marque de confiance entre les parties, échangeable à tout moment contre un élément physique comme l’or. Utilisé de cette simple manière, la monnaie n’a pas de caractère « négatif ». L’argent n’induit pas de mensonge, puisque la contrepartie physique existe réellement. Il ne crée pas non plus de servilité quelconque, il n’est pas non plus lié à une dette remboursable avec intérêt. En ce sens, l’argent est un bon outil pour simplifier les échanges. Il faut simplement se réapproprier ses valeurs originelles.

C’est parti. Vous avez décidé de vivre pleinement l’expérience de vie autonome. Faites les choses dans l’ordre et prenez le temps qu’il vous faut pour vous adapter pleinement. Inutile de chercher à sauter des étapes si vous avez des doutes ou des difficultés sur une base comme un jardin qui ne produit pas assez en raison d’un sol trop pauvre par exemple. Un état des lieux s’impose. Quels sont les moyens à ma disposition ? Bâtiments de vie et d’élevage, surface agraire exploitable, verger, sources ou cours d’eau, bois ou forêt… Gérez les priorités : accès à un point d’eau potable permanent, un abri durable, mise en œuvre d’un jardin et d’un élevage. De quoi avez-vous  besoin pour ces activités essentielles ? Outils de jardin, nourriture pour animaux, graines, séchoir pour les plantes alimentaires et médicinales, bidons pour le stockage de l’eau, du bois pour vous chauffer et/ou vous alimenter…

Une fois les bases mises en place, il va falloir être prévoyant. Il faut penser à conserver les récoltes, conserver des graines de semence, assurer la reproduction des animaux (certains animaux comme les poules ne pondent pas un grand nombre d’années, un renouvellement du cheptel est nécessaire), stocker du bois pour l’hiver.

Pensez aussi à ce qui pourrait arriver : tomber malade. Votre jardin pousse tranquillement, votre verger est en fleurs, vos poules se délectent de vers de terre et vous offrent de délicieux œufs frais, parfait. Si vous en profitiez pour faire le point sur les plantes sauvages qui vous entourent ? Alimentaires ou médicinales, elles sont, vous verrez, plus nombreuses qu'il n'y parait au premier coup d'oeil. Attention toutefois, aussi fantastique que puissent être les ressources végétales offertes par la Nature, l’emploi et la cueillette des plantes sauvages, qu’elles soient alimentaires ou médicinales demande un minimum de connaissances et de précautions. Cela prend du temps d’identifier les plantes, de les classer, de savoir les employer correctement. On ne fait pas n’importe quoi avec les plantes, mais les connaître pour les utiliser à titre préventif ou curatif est un atout majeur. Mais là encore, pas de risque, au moindre doute ou pour toute urgence, faites appel à un médecin. Nous sommes responsables et autonomes, pas fanatiques ni en situation de survie…

Et puis, plus tard, bien plus tard, quand vous serez parfaitement adapté, que vous ne rencontrerez plus de questions majeures et que vous saurez faire face aux tracas du quotidien, alors vous pourrez commencer à penser à vous couper des réseaux d’eau, d’électricité et de communication. Ce qui ne vous empêchera pas pour autant de vous déplacer pour garder des liens sociaux. Seul le rythme change, avec profit, puisque les échanges plus rares sont aussi plus riches, infiniment plus riches que 50 sms échangés entre deux personnes sur une seule journée.

Maintenant, à vous de jouer :
1 – Je fais une analyse poussée de moi-même, ma psychologie, mes désirs profonds
2 – Je m’informe au mieux pour avoir des connaissances théoriques précises.
3 – je teste grandeur nature ce que je peux faire sans risque : élevage, jardinage…
4 – Action ! J’ai un terrain qui correspond à mes besoins, je me lance dans une nouvelle vie en y posant les bases essentielles à ma vie de tous les jours et des jours à venir (vite, l’hiver arrive ;-) ).
5 – Après quelques années de « rodage » je peux maintenant me projeter et passer la vitesse supérieure : autonomie énergétique, coupure des réseaux d’eau et d’électricité.

Notre exemple personnel en quelques mots :

Nos deux personnalités sont très complémentaires avec une vision globale de la vie très proche. Proches de la nature et des choses simples, nos valeurs humaines, éthiques, sociales ou encore environnementales sont en adéquation avec un tel mode de vie. Le désir profond de changer de vie est ancré en nous depuis de longues années. Le plus difficile : surpasser ses peurs et accepter le regard porté sur soi du fait d’un choix de vie parfois qualifié de marginal.

Tous les deux avons eu la chance de connaître la campagne dès notre plus jeune âge, d’observer, voire d’assister de temps à autre les agriculteurs dans leurs travaux. Cela permet d’avoir quelques bases et quelques souvenirs parfois bien utiles pour débuter. Nous avons acquis des connaissances théoriques sur les bases nécessaires : se nourrir : jardinage, élevage, conservation des produits mais aussi sur les possibles développements de notre situation : étude des plantes sauvages, bases pour la mise en œuvre de systèmes de production énergétique, analyse d’autres méthodes de culture etc.

Voilà maintenant près de cinq ans que nous avons mis en place un poulailler (pour les œufs) et un jardin qui est à ce jour en culture bio avec labour. Ce temps nous a été nécessaire pour comprendre les choses, se poser dans ce mode de vie et commencer à maîtriser suffisamment les choses pour avancer correctement. Ainsi ce n’est que l’an passé qu’un poulailler digne de ce nom a été construit. Avant il s’agissait plus d’un abri de fortune de 3 m². Après réflexion, le jardin existant de 100 m² sera à partir de cet automne préparé pour une culture sans labour et une nouvelle parcelle préparée pour agrandir le jardin d’au moins la même superficie.

A ce jour, les cultures sont en place, quelques légumes mis en conserve, comme les haricots. Les fruits sauvages comme les mûres ramassées et transformées pour l’hiver (confitures, sirops). Les plantes médicinales et alimentaires séchées (première saison et premiers essais). Le bois, la paille et le foin sont stocké pour aborder l’hiver.

Ce n’est vraiment que maintenant que l’on commence à changer d’échelle : projets de puits, d’éolienne, ouverture d’un nouveau jardin et changement de mode de culture, usage de plantes sauvages médicinales et alimentaires pour les grands thèmes.

Il nous a fallu du temps pour s’adapter à ce rythme, à ce mode de vie. Le temps de comprendre un peu mieux la Nature, le temps de changer au fond de Soi, d’entrer en résonance avec ce que l’on ressentait dans nos cœurs.  Aujourd’hui, nous sommes pleinement conscients des difficultés que cela engendre mais aussi du bonheur quotidien engendré. Il est venu le temps pour nous de franchir de nouvelles étapes et de vous les faire partager.


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